Pendant les saisons les plus froides, les jardins peuvent sembler un peu délaissés, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a plus rien à y faire ! . Pendant ces périodes, les déchets de jardin commencent souvent à s'accumuler. Que faire de toutes ces feuilles tombées, de ces branches cassées, des mauvaises herbes et des restes de cultures passées ? Explorons ensemble des moyens simples et écologiques de gérer nos déchets du jardin pendant l’hiver.
Quatre façons de gérer tes déchets de jardin
1. Réutilisation
Transforme tes déchets de jardin en un habitat accueillant pour la faune. Les branches et bâtons peuvent devenir des structures fantastiques pour les oiseaux, les insectes et autres habitants du jardin. En laissant quelques débris à la périphérie de ton espace pendant la migration, tu offres un abri crucial aux oiseaux. Sois créatif en utilisant les branches comme tuteurs de plantes ou éléments décoratifs, apportant une touche naturelle à ton jardin.
2. Paillage
Réduis les déchets et protège le sol en utilisant le paillage. En automne, rassemble les feuilles et répartis-les autour des buissons, arbustes et arbres. Outre la réduction des déchets, le paillage conserve l'humidité et limite la croissance des mauvaises herbes, créant ainsi un environnement plus sain pour ton jardin. Et dis-toi qu’en hiver ce paillage, joue véritablement le rôle d’une couverture au sol. Quand les températures vont descendre très bas, les pieds de tes arbustes, plantes, arbres…seront plus protégés. Autre intérêt du paillage : il permet à une certaine biodiversité d’y prendre vis, des insectes qui apporteront de bons nutriments à ton sol, alors n’hésite plus.
3. Compostage
Le compostage est une méthode incontournable pour transformer les déchets de jardin en un trésor naturel. Que tu optes pour le lombricompostage avec des vers, le compost thermophile avec la chaleur, ou le compostage à froid, tu contribues à réduire significativement la quantité de déchets envoyés à la poubelle. Et en plus de ça, en enrichissant le sol avec un compost de qualité, tu favorises une croissance saine et durable de tes plantes. En gros tu produits un engrais naturel de qualité que toutes tes plantations vont adorer avoir pour pousser plus fort.
Différences entre le lombricompostage, le compost thermophile et le compost à froid :
Lombricompostage :
- Méthode biologique : Le lombricompostage utilise des vers de terre pour décomposer les déchets. Ces petits travailleurs produisent un engrais naturel riche en nutriments appelé lombricompost.
- Adapté à l'intérieur : Il peut être pratiqué à l'intérieur dans des bacs spéciaux, ce qui en fait une option idéale pour les personnes ayant un espace extérieur limité.
- Processus plus lent : Le lombricompostage est généralement plus lent que le compost thermophile, mais il est constant et produit un compost fin et riche.
Compost thermophile :
- Action microbienne : Le compost thermophile dépend de la chaleur générée par des micro-organismes pour décomposer les déchets. Il peut atteindre des températures élevées, accélérant ainsi le processus de décomposition.
- Exigences de volume : Habituellement, il nécessite un volume plus important de déchets de jardin et est mieux adapté à une utilisation en extérieur.
- Processus plus rapide : En raison des températures élevées, le compost thermophile décompose les déchets plus rapidement que le lombricompostage, produisant un compost mature en moins de temps.
Compost à froid :
- Méthode passive : Le compost à froid est une méthode moins intensive qui consiste à rassembler les déchets de jardin dans un coin, en les mélangeant occasionnellement. Bien que plus lent, il offre des résultats sans nécessiter une gestion quotidienne.
- Adapté à toutes les saisons : Idéal pour ceux qui ne souhaitent pas entretenir un composteur actif pendant l'hiver. Il convient à toutes les saisons.
- Processus plus lent mais efficace : Bien que le processus soit plus lent que le compostage traditionnel, il donne néanmoins d'excellents résultats sans nécessiter une gestion quotidienne.
Que tu choisisses le lombricompostage, le compost thermophile, ou le compostage à froid, toutes ces méthodes offrent des avantages pour réduire tes déchets de jardin et enrichir ton sol. Le lombricompostage est parfait pour ceux qui veulent une solution pratique à petite échelle, le compost thermophile convient aux amateurs de jardinage avec une plus grande quantité de déchets, tandis que le compostage à froid est idéal pour ceux qui préfèrent une approche passive sans engagement quotidien.
Comment débuter le compostage en 5 étapes faciles :
- Choisis ton emplacement : Cherche un endroit sec et ombragé, près d'une source d'eau. Un emplacement bien choisi facilitera le processus de décomposition.
- Utilise un mélange de matériaux verts et marron : Évite d'ajouter de la viande, des produits laitiers, de l'huile, des aliments salés ou transformés car ceux-ci vont attirer en partie les rats et autres nuisibles. Privilégie un équilibre entre les matériaux riches en azote (verts) tels que les déchets de cuisine, et les matériaux riches en carbone (marron) comme les feuilles sèches.
- Arrose ton tas de compost si nécessaire : Maintiens une humidité adéquate dans le tas de compost. Si le compost devient trop sec, arrose-le légèrement. Cependant, évite de le tremper, car un excès d'eau peut entraver le processus de décomposition.
- Mélange le tas régulièrement : Assure-toi qu'il y a suffisamment d'oxygène et d'activité microbienne en remuant le tas de temps en temps. Cela favorisera une décomposition uniforme et accélérera le processus.
- Sois patient : Les tas de compost peuvent prendre de quelques semaines à plusieurs mois pour être prêts à être utilisés. La patience est la clé d'un compost riche et bien décomposé.
Le savais-tu ? À partir du 1er Janvier 2024, il est désormais obligatoire pour les collectivités de mettre en place un système de récupération des biodéchets pour les habitations. Le premier système consiste en la collecte séparée, où les ménages se voient attribuer un bac supplémentaire, ramassé par des camions spécifiques, similaires à ceux utilisés pour les autres poubelles de tri. En deuxième option, il y a le point d'apport volontaire, avec des poubelles collectives, semblables à celles destinées au verre, où les ménages sont invités à déposer leurs biodéchets. Enfin, la dernière possibilité est la distribution de composteurs individuels aux résidents qui peuvent ainsi produire du compost chez eux.
4. Alimentation des oiseaux
Pendant les mois froids, les oiseaux peuvent avoir du mal à trouver de la nourriture. Transforme les restes de fruits et légumes de ta cuisine en un festin pour les oiseaux. Place-les dans une mangeoire adaptée pour créer une source de nourriture naturelle qui aidera les oiseaux à traverser l'hiver. C'est une manière agréable de minimiser les déchets de cuisine tout en contribuant à la préservation de la biodiversité.
Gérer les déchets de jardin peut être une opportunité de transformer des tracas en solutions écolos. En réutilisant, en paillant, en compostant, et en optant pour l'élimination des déchets seulement en dernier recours, tu contribues à préserver l'environnement et à réduire les déchets. Non seulement c'est bénéfique pour la planète, mais cela peut aussi t'économiser de l'argent à long terme. Alors, adopte ces méthodes simples et fais de tes déchets de jardin une ressource précieuse pour ton coin de verdure et pour la planète.
L’importance de transformer plutôt que de jeter
Malheureusement, 30% des déchets mis en décharge en France sont des matières organiques qui auraient pu être réutilisées, recyclées ou compostées. Rien qu’en 2017, les décharges ont reçu 4,2 millions de tonnes de résidus de jardinage.
Qu’est-ce que ça provoque ?
Quand tu vas déposer tes déchets verts à la déchetterie, ils vont rester longtemps dans un bac et donc fermentés. Le résultat de la fermentation, de nombreuses tonnes rejettent du méthane, un gaz à effet de serre agissant sur le réchauffement climatique 25 fois supérieur au CO2.
Certaines déchetteries vont aussi pratiquer l’enfouissement, c'est-à-dire enterrer les déchets dans une fosse creusée dans le sol. Cette technique exploite les micro-organismes du sol pour décomposer les déchets, favorisant ainsi la formation de compost. Sauf que cette technique génère des liquides appelés lixiviats, sont infestés de polluant et substances toxiques nocives pour les animaux et végétaux, qui se dispersent dans les alentours de la déchetterie et des nappes phréatiques.
La dernière pratique néfaste est la combustion, notamment l'incinération qui libère du dioxyde de carbone (CO2). Chaque année, environ un million de tonnes de déchets verts sont brûlées en plein air. Pour donner une idée de l'impact, la combustion de 50 kg de déchets végétaux produit autant de particules fines que celles émises par une voiture diesel parcourant 13 000 km.